La CFDT est implantée à Trecia depuis sa création. Saad Bouaouina y travaille depuis 21 ans. Il est délégué syndical CFDT depuis 2002. Troisième organisation syndicale aux dernières élections, la CFDT compte bien progresser en 2017. Et c’est en bonne voie, avec deux nouveaux adhérents par mois. Comment expliquer cette progression ? Saad va nous l’expliquer.
MAG FCE : « Saad, comment fais-tu dans ta section pour favoriser l’adhésion ? »
Saad Bouaouina : « C’est déjà au niveau du collectif. J’ai une équipe resserrée et soudée, les anciens membres fondateurs. Depuis 2 ans, je veille à ce qu’il y ait plus de femmes, ça tombe bien, avec la parité qui devient obligatoire. Je cherche à avoir des gens sérieux dans leur boulot, car cela veut signifier sérieux dans le syndicat. Mais ça ne veut pas dire se prendre trop au sérieux, sinon, ça n’attire pas. Il ne faut pas non plus déconner tout le temps. C’est un équilibre. »
MAG FCE : « Comment attires-tu de nouveaux militants ? »
Saad Bouaouina : « Parmi les nouveaux adhérents, je repère ceux qui pourraient apporter à la section, donner une dynamique par leur personnalité, leur comportement, et je les envoie en formation.
Cette année, pour éviter que la direction nous impose sa position en NAO, nous allons faire un cahier de doléances en partant des attentes des adhérents.»
MAG FCE : « C’est déjà un « plus » à l’adhérent. Y en a-t-il d’autres ? »
Saad Bouaouina : « Oui, nous faisons un repas ensemble, avec nos
familles. On passe un bon moment et on parle de tout sauf du boulot.
Le réel plus, c’est le SMS que j’envoie régulièrement aux adhérents. A chaque réunion DP ou CE, j’envoie un résumé par SMS. Idem pour les réunions des CE des différents clients de l’entreprise, car j’ai des contacts avec leurs sections CFDT. Les adhérents voient la charge de travail à venir. »
MAG FCE : «Comment expliques-tu les nouvelles adhésions ? »
Saad Bouaouina : « Les non-adhérents connaissent la pratique des SMS. Mais les adhésions ne sont pas spontanées. C’est d’abord un repérage. Les adhérents ont tous une copine ou copain autour d’eux qui ne l’est pas. Ils discutent avec eux et me disent ceux qui pourraient adhérer et, c’est moi qui conclus. Plus on sera nombreux et plus on pourra faire passer nos propositions. »
MAG FCE : «As-tu eu de l’aide du syndicat ? »
Saad Bouaouina : « Quand on n’a pas la force dans la boîte, il faut aller la chercher à l’extérieur et côtoyer d’autres sections, s’ouvrir l’esprit. Ça a été notre cas au début. Le syndicat Franche-Comté m’a apporté son soutien, sa bonne humeur et beaucoup de choses. Et, c’est à double sens, je m’implique à mon tour sinon ça ne peut pas fonctionner. »
MAG FCE : «Comment t’impliques-tu dans le syndicat ? »
Saad Bouaouina : « J’étais déjà au conseil syndical et l’exécutif m’a proposé d’animer la branche Plasturgie. J’en ai ressenti une certaine fierté, une forme de reconnaissance. Je suis maintenant au bureau de l’exécutif. Je ne m’attendais pas à ça, et ça me plaît bien. Ça m’a aidé à progresser. Nous avons invité le Comité national de branche en Franche-Comté, cela a fait connaître notre territoire, et tous en ont gardé un super souvenir. » •